Adèle, 35 ans, est entrée dans mon cabinet tremblante, le regard fuyant, les gestes saccadés. Adèle n’est pas son vrai prénom, mais son histoire ressemble à celles de plusieurs personnes qui poussent la porte de mon cabinet d’hypnose à Marseille. Récemment, Adèle, s’est mise à écrire et elle a souhaité partager son histoire. Voici son témoignage, après 7 séances alliant hypnose et coaching PNL (programmation neurolinguistique) à Marseille
1ère séance d’hypnose et PNL : de la honte à l’espoir
La première fois que je suis venue voir Prisca dans son cabinet d’hypnose et PNL à Marseille, j’étais à la fois terrorisée et pleine d’espoir. Mais surtout, j’avais honte, je me trouvais nulle. J’étais pleine de paradoxes : je passais mon temps à lui dire comme j’étais forte, tout ce que je faisais pour les autres depuis toujours. Comment j’élevais mon enfant seule. Les viols que j’avais subis. L’injustice aussi, toutes ces injustices que j’avais essuyées. Tout venait s’entrechoquer. Je voulais rester digne, ce qui pour moi signifiait ne pas pleurer. Je racontais toutes mes tentatives pour arrêter cette merde, la coke. Toutes mes tentatives qui se son t toutes soldées par des échecs, et une consommation toujours plus régulières et qui m’entrainait dans un gouffre financier abyssal. Je consommais en cachette, n’ayant pas les moyens de partager. Et aussi, mes fréquentations étaient systématiquement des personnes qui comme moi, aimaient la coke et en consommait. La coke, l’alcool, la kéta, les ecsta… Bizarrement, je tombais toujours amoureuse de mecs avec qui je prenais des défonses complices. Des hommes à problèmes.
Prisca me regardait avec attention et m’a interrompu à plusieurs reprises. Systématiquement, ces questions ou demande de précisions m’ont déstabilisée. C’est très troublant, Prisca identifie de façon très pertinente les zones sensibles, toujours avec bienveillance. J’ai donc assez vite compris que le travail commençait dès les premières minutes, lorsqu’elle m’a parlé de PNL. En effet, elle m’a expliqué qu’elle utilise notamment la programmation neurolinguistique pour décrypter le langage du corps et déceler les non-dits, les choses refoulées.
Je me souviens qu’à un moment, elle m’a dit cette phrase : « il faut du courage pour demander de l’aide ». Alors, moi qui avait toujours été « forte », qui me considérait comme « une battante », je me suis effondrée en larmes. Je pense que j’ai terminé sa boîte de mouchoirs lol. Après une heure et demie, j’étais pourtant passée de la honte d’être une pute à coke, à l’espoir de m’en sortir. J’avais pris un shoot de motivation.
2ème séance : de pute à coke à pute à drogue
L’effet du shoot de motivation a duré 4 jours, peut-être plus, je ne sais plus. Je sais que j’ai commencé à avoir la bougeoote, à avoir envie de voir du monde. Je ne m’avouais pas que j’avais envie de coke. J’avais envie de sortir et j’étais déterminée à ne pas taper. Alors je suis sortie prendre l’apéro, et rapidement, j’ai retrouvé des amies avec qui j’ai l’habitude de taper. Je n’ai rien pris. Enfin pas de coke. Mais j’ai pris des ecstazy. Quelques jours après encore, un peu de kétamine aussi.
Alors quand je suis retournée voir Prisca, 15 jours après, j’étais un peu perdue. J’avais fais des recherches sur la polyaddiction et j’étais consciente d’être polytoxicomane. Je n’étais pas juste une pute à coke, j’étais une pute à drogue. Mes relations, mes amies, mes mecs, je les choisissais inconsciemment sur leur potentiel festif et sur la défonse que j’allais pouvoir faire. Enfin, la fête bien sûr !! J’avais envie de planer, de changer la réalité. Ce jour là, je ne sais plus trop comment, mais je me suis retrouvée en hypnose. La transe, c’est aussi un état de conscience modifié. Alors pas étonnant que j’aime ça, comme dit Prisca.
Mais il n’y a pas de substances psychotropes. C’est le cerveau qui s’amuse tout seul, se laisse guider et le trip est vraiment puissant. Je crois que cette fois là, il s’agissait d’amour propre. De respect. J’ai compris que malgré tout ce que j’affirmais, je ne m’aimais pas. J’ai encore beaucoup pleuré. Et je suis repartie souriante et légère, avec des ailes.
J’avais l’impression que je pouvais reprendre ma vie en main. Avec ce slogan féministe qui me tournait en boucle dans ma tête : « ni pute, ni soumise, ni à la drogue ni à personne ».
3ème séance : « ni pute, ni soumise, ni à la drogue ni à personne ».
J’ai dit à Prisca que j’avais cette phrase en tête. Que la drogue prenait une autre dimension, que ma consommation avait baissé, mais que je continuais, avec un mal être désormais de plus en plus grandissant. J’étais perdue. Je continuais à être dépendante, mais le plaisir était de moins en moins là. J’avais l’impression de m’aimer encore moins. Car même si cette phrase tournait en boucle en moi, je me savais pute et soumise à la drogue et au regard des autres. Au jugement. Et moi aussi, je ne pouvais m’empêcher d’avoir pitié des gens qui étaient dans la même galère que moi. Je les jugeais. On était beaucoup, des putes à drogues. Je continuais à consommer régulièrement en cachette, pour ne pas montrer à tous l’étendue de ma dépendance. Et parce que je n’ai pas les moyens de partager. Je consommais bien plus que ce que je peux me payer. Je crois que la séance a été consacrée à la liberté.
4ème séance et suivante : de l’hypnose au coaching
Je crois qu’à partir de la 4ème séance, j’ai compris que je devais être d’avantage actrice de ma vie. Il y a moins d’hypnose, et plus d’échanges, de communication, de détermination d’objectifs. Petit à petit, grâce à l’accompagnement de Prisca, qui a su faire ressortir ou naître en moi des ressources inconscientes, ma vie change. J’ai tout à construire : moi et ma vie dans un nouvel univers. C’est déstabilisant, mais je suis curieuse, et heureuse. J’apprends à accepter mes émotions, à les identifier, à les écouter, les respecter. Me respecter. C’est souvent en cabinet que j’ai pu les nommer. Penser les plaies. C’est magique.Je commence à m’aimer. Ça fait beaucoup de bien, l’amour de soi.
Je suis encore en chemin, vers le bonheur. Voilà près de 4 mois que j’ai débuté l’accompagnement avec Prisca. Il y a encore du chemin mais j’ai envie de dire à ceux qui, comme moi, sont dans la honte et cherche des réponses sur internet, ces drogués qui refusent de se définir comme tels, tous ceux qui ne savent pas comment s’en sortir, qu’il y a une fenêtre d’espoir, une lueur dans le noir, qu’il faut garder en ligne de mire et que petit à petit, la vie devient lumineuse.